Un sacré vent de braises s'invite pour les Brandons

CARNAVAL - Le Comité des masqués de Payerne, comme à son habitude, fait monter la mayonnaise la semaine avant les Brandons. 118e?édition oblige, le charivari payernois était annoncé comme «sulfureux», par l’équipe du président Sylvain Hostettler. Ainsi, mardi, on a appris que c’est Clara Morgane, ex-star du porno et chanteuse française qui lancera la parade colorée. Un sacré «buzz». Puis, hier, tandis que l’abbatiale avait revêtu son clin d’œil carnavalesque, une nouvelle fresque était déroulée sur l’Hôtel de Ville. On y voit notamment la syndique sur une moto, partant en campagne pour sauver l’abbatiale. Mais d’autres surprises attendent les visiteurs. Décidément, les Cochons rouges ne sont plus à une facétie près.

 

Toutes les infos dans notre édition de ce jeudi 14 février 2013.

Des flammes, des miss, plein de bisous

AGITATION La 118e?édition des Brandons s’apprête à enflammer Payerne du 15 au 18 février. En plus d’un programme
bien ancré, le CDM annonce les nouveautés avec un grand câlin à la gare, le jour de la Saint-Valentin et tant d’autres farces.
Vendredi dernier, le Comité des masqués a distribué des confettis aux petits écoliers payernois, qui participeront au cortège des enfants le samedi après-midi.

Les Brandons 2013 s’annoncent colorés et pleins de surprises, comme sait les concocter le Comité des masqués (CDM). 118e?édition oblige, couleurs de feu pour les fêtards, du rose pour les amoureux et du rouge à lèvres plein le visage pour le président Sylvain Hostettler, entouré par des miss, connues ou encore secrètes.
Des bisous à la gare
Essayons d’y voir plus clair. Juste avant le loto en faveur des écoles du jeudi 14 février, le rose sera à l’honneur avec un «free hug» à la gare de Payerne, dès 17?h?13. Entendez par là un grand câlin gratuit pour tous les amoureux, histoire d’allumer le brasier carnavalesque.
Le lendemain, vendredi, pendant que les 997 convives se rassasieront à la Halle des fêtes pour une soirée masquée qui affiche complet, le village de fête sera ouvert dans la cour du Château.
Samedi, tandis que les vitrines des commerces seront marquées de blanc, le Journal des Brandons annonce d’ores et déjà une édition avec des pages illustrées en couleurs. C’est une première.
Une miss et un tsunami
Les enfants défileront le samedi, dès 15?h?03, avec un parcours rallongé, pour les 1200 participants, avec 20?classes et 12 Guggen. Les mêmes cliques emmèneront la parade dominicale, clou des Brandons, qui s’ébranlera à 14?h?23. Le départ du sulfureux cortège sera donné, notamment par Alina Buschacher, Miss Suisse 2012. Une autre surprise de taille, selon le président, attend les spectateurs: «Un vrai tsunami à talons aiguilles, charme et élégance, conjugués d’une certaine innocence», prédit le facétieux président, des flammes plein les yeux. Nous n’en saurons pas plus. D’ailleurs le CDM prévoit d’autres farces dès mercredi prochain, de concert avec les mours du Journal des Brandons. Il faudra donc ouvrir les mirettes.
Tant le président que le responsable de la communication, Sébastien Galliker, annoncent un budget de 350?000?francs, dont 120?000?francs pour les deux cortèges. Le CDM attend 15?000 spectateurs pour le dimanche et, pourquoi pas, battre le record de 2012, avec 17?012 entrées.
Les festivités prendront fin le lundi, avec les Tumulus qui feront hurler les enfants pour la 115e?année. Une fois les bambins au lit, les chineuses se lanceront dans une nuit qui leur est dédiée depuis des lustres.

Plus de terre que de sucre dans les betteraves en 2012

SUCRE Réunis en assemblée la semaine dernière, les planteurs de betteraves de la Broye vaudoise, à Corcelles/Payerne, et du canton de Fribourg, à Saint-Aubin, ont tiré le bilan de la campagne 2012.

Même constat chez les uns et les autres, cette année-là sera vite à oublier. Les conditions météorologiques ne sont pas étrangères à cette situation, tant pour le développement de maladies que pour les conditions de livraison. La campagne de chargement, entre le 21 septembre et le 22 décembre, s’est faite sous la pluie, le froid, la neige et le gel. Pour les membres de la société d’exploitation de la nouvelle rampe de Domdidier-Avenches se sont ajoutés des problèmes techniques à répétition qui ont entravé le bon déroulement des opérations de chargement.

Dossier complet dans notre édition du 7 février 2013

Cambriolés pendant un enterrement

CRAPULEUX Les deux maisons des fils d’une défunte ont été cambriolées durant son enterrement. La famille a choisi de témoigner pour éviter à d’autres une telle mésaventure, même si le lien n’est pas confirmé par la police cantonale vaudoise.
«On m’a dit qu’il y a une cinquantaine d’années, à chaque enterrement dans un village, les familles faisaient en sorte de faire surveiller leur ferme. Je me demande s’il ne faudrait pas revenir à une telle manière de faire.» Pour Christophe et Pascal, ainsi que leur famille, la vie n’a pas été tendre, la semaine dernière. Non seulement, les deux frères ont dû dire adieu à leur maman, décédée dans sa 63e?année, mais ils ont en plus constaté le cambriolage de leurs deux maisons, pendant les obsèques. Si le phénomène n’est pas nouveau, Pascal tient aujourd’hui à mettre en garde les familles touchées par un deuil de penser à la possibilité d’un cambriolage durant la cérémonie funèbre, même si le lien n’est pas confirmé par la police cantonale vaudoise (voir encadré).
«Le cambriolage en lui-même, nous a presque paru anodin, ou du moins futile, par rapport à la douleur que nous vivions, poursuit l’enseignant. Finalement, ce sont des vitres cassées, des armoires ou tiroirs vidés et un peu d’argent ou des bijoux volés. Soit peu d’émotion à comparer avec la peine de perdre sa maman. Mais d’un autre côté, ce sont des gouttes d’eau supplémentaires dans un vase de la douleur déjà bien plein.» Alors que la cérémonie venait de se terminer, c’est Christophe qui a été prévenu qu’une vitre de sa maison était cassée, par sa belle-mère, alors qu’elle ramenait ses enfants de l’école. Il contacte alors la police, avant d’appeler son frère, voisin immédiat, en train d’accueillir famille et amis à la réception d’après cérémonie, pour savoir si le portail d’entrée de sa maison était resté ouvert.
La police constatera alors qu’une vitre est également cassée chez le cadet. «D’après les traces de pas dans la neige, il semble que deux malfrats ont opéré de concert, un seul pénétrant dans les maisons pendant que le second faisait le guet. Ils ont finalement commis beaucoup de dégâts par rapport à la futilité de ce qu’ils ont pu emporter», commente encore le lésé. Pascal espère désormais que les analyses ADN, collectées sur place par le sang d’un cambrioleur qui s’est blessé en brisant la vitre, permettront d’appréhender les coupables.
Responsable du service pour les Pompes funèbres générales, Martine Perrin est, pour la première fois, confrontée à un tel cas, même si elle connaissait déjà le phénomène. «Depuis qu’un cambrioleur avait été pincé il y a quelques mois, je n’avais pas entendu parler de nouveaux cas et j’avais arrêté de prévenir mes clients de cette possibilité de cambriolage, explique-t-elle, confirmant les dires de la police cantonale vaudoise. Par contre, depuis quelques années, il faut vider les urnes destinées aux cartes de condoléances le plus souvent possible, car cela arrive régulièrement que des voleurs s’en chargent, espérant y récolter un peu d’argent».

Le train Lausanne-Payerne déraille

Samedi, à 8 h 55, un éboulement a provoqué le déraillement d’une rame de la S21 Lausanne–Payerne entre Châtillens et Ecublens-Rue. Il n’y a pas de blessés,
mais la rame a été endommagée. Les travaux de remise sur rails du train et de dégagement de la voie dureront plusieurs jours. Un service de bus de
substitution a été mis en place entre Moudon et Châtillens.

Une rame de la ligne S21 Lausanne-Payerne a heurté les débris d’un éboulement survenu entre Châtillens et Ecublens-Rue. Une quinzaine de voyageurs se trouvaient dans le train. Il n’y a pas eu de blessés, mais le train a été fortement endommagé et les deux premiers éléments de la rame ont déraillé.
Les travaux de remise sur rails du train et de dégagement de la voie ont débuté. Ils dureront plusieurs jours, selon les premières estimations. Durant cette interruption,
un service de bus de substitution a été mis en place sur la ligne: les trains de la ligne S21 du RER Vaud sont remplacés par des bus entre Châtillens et Moudon.

En novembre dernier, trois coulées de boue successives ont bloqué cette ligne, un peu plus bas, avant Moudon. La plus longue interruption a duré deux semaines.

Escale staviacoise pour le carnaval

FESTIF - L'arrivée du charivari d'Estavayer-le-Lac ce week-end marque l'ouverture de la saison carnavalesque broyarde. Les Staviacois ont remis la fête au centre de leur cité, tandis que la Guggen locale dévoilera ses nouveaux atours dimanche.

Recentré, c’est le mot qui convient à la 31e?édition du carnaval staviacois. Du vendredi 1er au dimanche 3 février, la fête païenne se déroulera au cœur de la Cité à la Rose, avec deux ports d’attache donnés par la Socarest, la place des Bastians, avec une cantine agrandie et la tour des Dominicaines. C’est là que réside la grande nouveauté. Ce lieu était autrefois déjà utilisé pour le carnaval il y a fort longtemps. La Socarest y est revenue ces deux dernières années pour la pendaison de la perche. A cette entrée de ville, les organisateurs dresseront, devant la tour, une petite cantine avec ses animations diverses.
Vendredi, l’ouverture du carnaval s’annonce aussi avec son lot de nouveautés. La nomination des comte, comtesse, princesse et prince aura lieu sous cantine, de même que la remise des clés et la capture des autorités qui se fera de façon plus théâtrale, promet-on.

Les enfants le samedi au lieu du dimanche
Rocade importante aussi concernant les deux cortèges du carnaval staviacois. Les écoliers paraderont le samedi après-midi au lieu du dimanche. Tandis que les chars défileront eux le dimanche après-midi, en remplacement du cortège nocturne qui se déroulait le samedi soir. Ce changement a été voulu par le nouveau comité, présidé par Nicolas Bally.
Pour revenir au samedi, l’après-midi se terminera par la traditionnelle course de ski humoristique. En soirée, les Guggen et les masqués arpenteront les rues pavées pour une nuit de folie.
Dimanche matin, la journée débutera avec l’apéritif offert par la commune. La Staviacouac, Guggenmusik locale forte de 51 musiciens, qui fête son quart de siècle cette année, présentera son nouveau costume qu’elle étrennera lors du cortège dominical. «Les couleurs vont totalement changer», indique timidement le président de la «Couac», Fabrice Fornerod, qui ne veut pas dévoiler le pot aux roses.

Le Barboutzet, pas forcément à l’eau de rose
Il sera déjà temps de mettre un terme au charivari en boutant le feu à l’emblématique perche sur la place du Casino. La clé de la Cité à la Rose sera alors rendue au syndic et à ses conseillers communaux, sous la cantine des Bastians. Autorités qui, d’ailleurs, en prennent pour leur grade dans le journal de carnaval Le Barboutzet. Sorti de presse en début de semaine, l’organe satirique dans son habit fuchsia revient sur les hauts faits de l’actualité locale et régionale en 36 pages un rien caustiques. Les rédacteurs n’y vont pas par quatre chemins et il ne faut pas forcément s’attendre à des histoires à l’eau de rose…

Une commission fédérale veut la peau des chalets

GRANDE CARICAIE «Avec cette décision, on peut tout remettre en cause. Bientôt il faudra démolir les mazots valaisans situés dans un parc national. Détruire des zones urbanisées alors qu’elles étaient vertes collines…», tempête Pierre Roggo. Le président d’Aqua Nostra des Trois-Lacs réagit à la décision de la Commission fédérale pour la protection de la nature et du paysage. Cette dernière vient de rendre son rapport au canton de Fribourg et estime que les chalets et autres constructions portent «une atteinte grave» à l’inventaire fédéral des paysages. Il faut les détruire.
Cette nouvelle pierre à ce pyramidal dossier, qui dure depuis des décennies, remet tout en question. Le canton de Vaud attend aussi les conclusions de cette même commission.
Dans cette édition:
  • Bastringue en vue pour le Tour de Romandie à Payerne
  • Circulation difficile au centre de Payerne
  • Portrait: André Pradervand, un lutteur au grand coeur
  • Estavayer-le-Lac: premier bilan nouveau corps des pompiers intercommunal
  • Estavayer-le-Lac: De grands changements pour le carnaval
  • A Avenches, nouvelle responsable de la poste
  • Accord sur la RC 601
  • Moudon: Opéra-comique en préparation
  • Tennis: Troisième titre pour Tess Sugnaux
  • Cap sur Rio pour Nathalie Brügger

Avenches s'offre Zumwald

Six semaines entre le premier contact au téléphone et la signature chez le notaire. De nature pourtant si nonchalante, les Vaudois se sont montrés spécialement véloces du côté d’Avenches. C’est ce qui a plu l’été dernier au transporteur fribourgeois Zumwald, alors en quête de nouveaux terrains. «Ce dynamisme et la disponibilité des terrains ont fait pencher la balance», explique Eric Collomb, directeur de Zumwald.
Dès juin 2014, le transporteur basé à Villars-sur-Glâne (FR) va transférer une partie de son centre de logistique et l’entier de son siège social à Avenches. L’entreprise y a acheté 42?000?m2 de terrain non loin de l’usine Nespresso, à 800?mètres de la sortie de l’autoroute A1. Un endroit idéal pour un transporteur routier. «Notre trafic quotidien est estimé à 200 camions, dont 80% emprunteront directement l’autoroute», affirme Eric Collomb.
Plus d’une centaine d’emplois sont aussi annoncés à court terme: des mécaniciens, chauffeurs, logisticiens et des employés administratifs provenant essentiellement des sites existants de Zumwald. La société a acheté cette gigantesque parcelle représentant l’équivalent de près de cinq terrains de foot pour plus de 5 millions de francs. L’entreprise va investir 25 millions supplémentaires pour construire un énorme bâtiment de 17?000?m2. On y trouvera des ateliers de mécanique, des quais de chargement et des halles de stockage. Ce centre fera également office de gare de stockage et de transit pour une multitude de marchandises. Selon son directeur, les sites actuels de Zumwald à Villars-sur-Glâne et à Givisiez (FR) seront maintenus «pour du stockage à long terme».


La Broye gagnante
Zumwald ne vient pas seul à Avenches. Des locaux seront loués à l’entreprise Spontis (elle aussi fribourgeoise), qui occupera une trentaine d’employés. Spontis est une société de services pour divers fournisseurs d’énergie, dont les Services industriels de la ville de Lausanne (SIL). Les plans de la construction seront mis à l’enquête publique sous peu. Sur le toit, Zumwald promet de construire l’une des plus importantes centrales de production photovoltaïque de Romandie, avec 5000?m2 de cellules. «Cette entreprise sera aussi raccordée au thermoréseau, elle colle parfaitement à notre label Cité de l’énergie», se réjouit le syndic, Daniel Trolliet. A la Coreb, la communauté régionale broyarde, on se frotte les mains. «Cela montre que la Broye a de réels atouts et que la région bouge. Et ce n’est qu’un début», dit son directeur Pierre-André Arm. Il y a quelques semaines, c’est en effet l’entreprise Boschung (150 emplois) qui annonçait son arrivée à Payerne.

Horreurs de la Seconde Guerre mondiale expliquées aux écoliers

HISTOIRE Déporté à 14?ans dans un des pires camps de concentration en Ukraine et évadé?à 16?ans et demi, Sami Sandhaus a raconté les souffrances endurées.

Un silence impressionnant régnait dans la salle du Château, où quelques dizaines d’élèves de 9e?année suivaient le récit de Sami Sandhaus, rescapé d’un camp de la mort en 1941. Ils étaient encadrés d’Eric Martin, directeur de l’établissement, de Jean-Marc Rapin, doyen et de leurs maîtres de classe.
C’est dans le cadre d’un cours d’histoire que la direction du collège a invité cet éminent professeur de chirurgie dentaire lausannois à venir délivrer le témoignage des atrocités qu’il a vécues durant deux ans et demi, alors qu’il avait l’âge de ses auditeurs. «Nous les avons préparés en classe, dans le cadre de l’étude de la Seconde Guerre mondiale», a précisé Gilles Doleyres, professeur.

Coup de projecteur sur le passé
«C’était très prenant d’écouter cet homme de 85?ans retracer cette portion de son adolescence, dans une période que nous n’avons connue qu’au travers de ce que nous en ont dit nos profs d’histoire. Cela nous a beaucoup apporté en termes de vision du passé», a déclaré un trio d’élèves à l’issue de l’exposé.
Sami Sandhaus s’est exprimé, par moments étreint par l’émotion à l’évocation de ses souvenirs pourtant lointains, mais encore si présents dans sa mémoire.
C’est aussi l’occasion pour lui de faire la promotion du livre qu’il a écrit sur ce sujet, intitulé L’éternel combat. L’occasion de retracer par le texte la déportation, la vie dans le camp, les travaux forcés, son évasion et sa chance d’être encore en vie et rescapé d’un des pires camps d’extermination de juifs, à Berschad, en Ukraine. «J’ai écrit ce livre afin de laisser un témoignage à une jeunesse qui ne connaît rien de cette époque, ni de cette région de Bucovine, dans les Carpates, et de ma ville natale de Czernowitz. Ecrire ce récit fut pour moi un effort presque insurmontable mais il était nécessaire de laisser un témoignage des atrocités des nazis, un devoir de survivant et de témoin», a déclaré le conférencier.
Cet ouvrage lui a permis de se reconstruire et de faire en partie le deuil de ces années marquées du sceau de l’horreur. Il relève que les recettes générées par la vente de son livre sont entièrement destinées à une œuvre de bienfaisance.
Sami Sandhaus avait 14?ans lorsque le bruit des bottes nazies a retenti pour la première fois dans les rues de sa ville natale. Ecolier espiègle, insouciant et heureux, passionné de football (il fut un des excellents joueurs du Fortuna Düsseldorf en Bundesliga lors de ses études universitaires), il était loin de s’imaginer ce qu’il allait vivre durant deux ans et demi d’horreur et de souffrances, côtoyant quotidiennement la mort.
La déportation vers le camp de Berschad, plusieurs jours et nuits de voyage, entassés à bord de wagons à bestiaux, dans lesquels 40% des «voyageurs», hommes, femmes et enfants ont péri. La marche forcée, en plein hiver, vers le camp puis les travaux forcés sont relatés dans son livre.

Son credo: volonté, amour et persévérance
Sami Sandhaus a insisté auprès de ses jeunes auditeurs avenchois que c’est grâce à son credo, décliné en volonté, amour et persévérance, qu’il a réussi à endurer ces souffrances et croire en la vie. «Heureusement, je suis de constitution robuste, ce qui m’a aidé, tout comme la part de chance qui m’a habité. Chaque être humain a en lui une force, une volonté, une dose de courage et de persévérance qui permettent de grandes choses», reconnaît Sami Sandhaus.
Son chemin vers la délivrance, il le doit à Lazar, un paysan ukrainien qui l’a caché, lui, sa mère et l’orphelin Beno, leur permettant de s’évader. «Je dois l’avouer, pour réussir notre fuite, j’ai dû voler un cheval et une charrette.» C’est à la fin de la guerre que Sami Sandhaus a pu entreprendre des études universitaires et devenir l’éminent professeur, pionnier en dentisterie restauratrice qu’il est devenu, domicilié en Suisse depuis 1959.
Marqués par son récit, les élèves ont posé de nombreuses questions prouvant leur intérêt pour un tel vécu, qui peut paraître inimaginable.
En conclusion, il leur a dit: «Rappelez-vous que j’étais innocent. Etre un survivant est un curieux état» et, à la question de savoir s’il avait des ressentiments vis-à-vis de ses bourreaux, il répondit: «On n’a pas d’avenir si on vit avec le passé.»

Un mauvais clic et une bonne claque

PRÉVENTION Une conférence publique sur les dérives et dangers des réseaux sociaux a eu lieu le 3 octobre prochain à la Prillaz à Estavayer-le-Lac, avec notamment Jean-Bernard Siggen, chargé de prévention à la Brigade des mineurs. Rencontre.

 

 Jean-Bernard est plus souvent dans les classes, parmi les écoliers, que devant un ordinateur, mais il a acquis toute la pédagogie nécessaire pour montrer tous les dangers qui peuvent se cacher derrière un simple clic de souris.photo rémy gilliand
«En faisant de la prévention parmi les jeunes, j’ai toujours l’espoir qu’ils restent sur le bon chemin. C’est souvent plus facile que les adultes», lance malicieusement Jean-Bernard Siggen. Chargé de prévention à la Brigade des mineurs de la police cantonale fribourgeoise, cet ancien professeur de cycle d’orientation sillonne les classes primaires et secondaires depuis près de huit ans. Chaque année, le sympathique et volubile personnage rend visite à près de 200?classes et voit ainsi annuellement entre 3500 et 4000 élèves.
Au fil des ans, Jean-Bernard Siggen a acquis une sacrée expérience sur les modes de vie et de loisirs des écoliers d’aujourd’hui. Le mercredi 3 octobre, il sera à la Prillaz à Estavayer-le-Lac pour une conférence qui a pour thème: «Les réseaux sociaux, dérives et danger.» Tout un programme qui tombe à pic, suite aux événements «Projets X» de Cousset, mais aussi ceux plus dramatiques des Pays-Bas, entre autres. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions.

 

 


– Durant ces dernières années, comment a évolué votre message auprès des jeunes?
– Au début, on ne parlait pas encore de réseaux dits sociaux. On était plutôt sur les chats ou autres forums de discussion. On évoquait les dangers propres à l’utilisation d’internet, avec la pornographie ou la pédophilie, de jeux vidéo aussi. Puis cela a gentiment évolué vers l’utilisation de Facebook, entre autres. Les techniques et moyens de communication ont évolué, mais pour moi le message reste le même.
– Quel est ce message?
– La méfiance, c’est le mot-clé. Les ordinateurs ont envahi les écoles. Les élèves sont aussi fort bien équipés, soit avec leur téléphone portable ou leur ordinateur à la maison. L’outil informatique est fantastique, mais derrière chaque ordinateur il y a un être humain, plus où moins bien intentionné. Et c’est là qu’il faut faire très attention.
– Comment sensibiliser les plus jeunes alors?
– En les écoutant sur leur vécu, en leur montrant des exemples concrets d’expériences qui ont mal tourné, alors qu’elles paraissaient tout à fait anodines au départ et en leur réitérant les conséquences d’une bêtise.
– Avez-vous des exemples concrets?
– L’utilisation de la webcam peut parfois s’avérer dangereuse. Surtout quand le soi-disant ami, qui est de l’autre côté, utilise les images envoyées à mauvais escient, sans véritablement se rendre compte du mal qu’il peut faire. Tel fut le cas d’une jeune fille, dont les photos postées sur internet à son insu eurent des conséquences telles que le lendemain elle était la risée de toute l’école et qu’elle n’a plus voulu y aller. Les deux parties se sont rendu compte de leurs erreurs et la plainte a été retirée. Mais cela a été assez douloureux pour tout le monde.
– Il y a forcément aussi des choses plus positives dans votre métier?
– Pour reprendre une phrase bateau, je dirai que ce n’est que du bonheur. Elle va «vachement» bien, notre jeunesse, il faut le souligner. D’ailleurs le nombre de dossiers à la Chambre pénale des mineurs a fortement diminué ces dernières années et c’est tant mieux. On ne peut pas dire qu’il y a plus de violence qu’avant, mais par contre elle est beaucoup plus forte, plus marquée, voire parfois plus sournoise. Cela est dû avant tout aux moyens de communication qui se sont développés. Les jeunes prennent souvent exemple sur ce qu’ils voient et c’est là qu’il faut être prudent.
– Et le rôle des parents?
– Justement, pour les jeunes les parents ou adultes sont des exemples. C’est là qu’il faut jouer serré. D’ailleurs, savez-vous que Facebook n’est conseillé que depuis l’âge de 13?ans?
– C’est un peu comme les jeux vidéo, rien n’est respecté?
– Oui, mais si un enfant utilise Facebook en dessous de l’âge préconisé, cela n’est pas nécessairement un problème, à la condition qu’un parent soit derrière lui. Cela devrait d’ailleurs être la règle pour toute utilisation d’internet.
– On en vient donc au principe des vieilles bonnes règles?
– Un cadre, c’est exactement ce dont les jeunes ont besoin. D’ailleurs, lors de mes visites, je martèle toujours mes trois mots-clés: droit, devoir, respect. Les gamins ont besoin d’un cadre, c’est essentiel et nous – la police – nous sommes là pour leur rappeler les risques qu’ils encourent si des barrières sont franchies.
Un enfant m’a même dit un jour: «Si nos parents nous disent non, c’est justement parce qu’ils nous aiment et qu’ils veulent nous protéger.» J’ai trouvé ça beau et révélateur. Encore faut-il dire je t’aime à son enfant.
Les parents doivent rester père et mère et ne pas jouer le rôle «d’amis». C’est un autre signe symptomatique de notre époque.
– Malgré votre éternel optimisme, avez-vous tout de même des inquiétudes?
– C’est surtout sur les conséquences de certains actes sur internet que j’ai des frissons. Bien souvent, l’être humain est touché au plus profond de sa nature. Nul ne sait jusqu’où l’on peut toucher les gens en les insultant, les harcelant, voire en les dénigrant. Pour récupérer derrière tout ça, c’est parfois mission impossible et les conséquences peuvent être désastreuses.
– Là, vous évoquez la traçabilité?
– Oui et il faut toujours penser à la sécurité sur la Toile. D’ailleurs, récemment, dans une classe, après mon passage, onze élèves ont été vers leur professeur, afin de faire sécuriser leur profil Facebook. Sans me vanter, j’étais heureux, car c’est bien là un signe de prise de conscience des dangers potentiels.

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