Broye féminin ne sait plus gagner

2E LIGUE Les Broyardes ont été impuissantes dans leur salle face à l'équipe neuchâteloise des Eagles 1, s'inclinant 44-57.

BASKETBALL Les Broyardes ont connu une nouvelle déconvenue lundi soir dernier, en s’inclinant face aux Neuchâteloises d’Eagles 1. Déjà défaites 46-42 à l’aller, elles rêvaient de prendre leur revanche à domicile, surtout au vu de leur position précaire au classement. La dernière place, avec une seule victoire au compteur en huit rencontres, leur interdisait un nouvel échec.

Dominées sous les paniers
Une fois encore pourtant, l’entraîneur broyard Olivier Noverraz a dû déchanter. Ses protégées ont été dominées dès l’entame de la partie par des visiteuses au bénéfice d’une taille moyenne et d’une présence physique supérieures. Dominatrices sous les deux paniers, les Aigles se sont montrées bien plus complètes et solides dans leur jeu, tout en assurant un pourcentage aux tirs un peu meilleur que leurs hôtes du soir.
Le match était joué à la pause, avec un avantage de 23 longueurs pour les Neuchâteloises. Alice Hoess et ses coéquipières, pourtant, n’ont pas voulu abdiquer et entamaient la seconde mi-temps animées de meilleures intentions. Leurs actions offensives se fluidifiaient au fil des minutes et les paniers se succédaient alors avec davantage de régularité que lors des 20?minutes initiales.

Menace de faire l’ascenseur
Et si Broye Basket enregistrait au final une nouvelle défaite, l’équipe aura au moins eu le mérite et la satisfaction de remporter la deuxième mi-temps. Un lot de consolation pour cette formation qui mise sur ses jeunes éléments, telle la prometteuse Raimerys Guzman Morales, pour poser les jalons d’un futur sur le long terme. Elle devra peut-être, pour cela, accepter une relégation qui se profile dangereusement à l’horizon, une saison à peine après une fantastique promotion.

 

2e ligue féminine: Broye Basket - Eagles 1 44 - 57

Broye: Kim Savoy (12), Haroutel (4), Martin (4), Hoess (6), Kate Savoy (11); Ropraz, Guzman (5), Naef (2). Entraîneur: Olivier Noverraz.

Note: Salle de l’Amarante, Estavayer. Arbitrage de MM. Dougoud et Bosekwa.

Vers une barrière antisangliers

Sans une indemnisation de leur temps consacré à fermer leurs champs pour éviter les dégâts des cochons sauvages, les paysans sont prêts à clôturer la réserve naturelle.

Trop, c’est trop! A Chevroux, les agriculteurs en ont ras le bol des dégâts aux cultures commis par les sangliers de la Grande Cariçaie et surtout du temps consacré à fermer leurs parcelles pour empêcher les attaques. S’ils n’obtiennent pas d’indemnisation, comme cela est pratiqué sur Fribourg, où une personne est chargée d’installer les parcs depuis 2013, ils sont prêts à agir différemment. Après une première menace il y a deux ans, ils viennent d’envoyer un courrier, signé par onze exploitants du village, à la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro, cheffe du Département du territoire et de l’environnement. Cette missive revient sur la solution extrême d’enfermer les sangliers dans la réserve, plutôt que de clôturer les cultures. «Une mesure illégale, car elle fermerait aussi le passage des autres animaux», reconnaissent-ils en espérant ne pas devoir en arriver là.


Chasse moins fructueuse
Mais le temps presse, car profitant d’un hiver plutôt clément et de sols peu gelés, les animaux ont repris leurs sorties nocturnes. S’attaquant notamment aux parcelles de blé, semées après du maïs. «Il y a dix jours, j’ai vu huit sangliers sur deux parcelles en direction de Gletterens aux alentours de 21?h?30, soupire Jérôme Schüpbach, coordinateur des actions des paysans locaux. Du côté de Forel, j’en ai ensuite encore croisé six autres».
Alors que la période de chasse touche à sa fin, le bilan comptable des bêtes touchées sera à la baisse. «Actuellement et malgré la chasse de nuit tentée en septembre (voir La Broye du 19 septembre 2013), quelque 80 sangliers ont été abattus dans mon secteur, contre 144 en 2012», confirme Pierre Henrioux, garde-faune vaudois de la circonscription 6, allant d’Yverdon-les-Bains à Cudrefin. «On sait qu’il en reste un certain nombre, même si des comptages précis n’ont pas encore été entrepris. Et surtout qu’ils ressortent de la réserve depuis quelques semaines.»
Ainsi, à Chevroux, les agriculteurs ont repris le parcage de leurs cultures. «Selon une étude réalisée par le canton de Fribourg, cela représente une heure et demie pour 100?mètres linéaires de clôture», relevait le député José Durussel (UDC, Rovray), dans une motion de janvier 2012 au Grand Conseil vaudois en vue de l’indemnisation de ces frais supplémentaires. Une indemnisation qui devait théoriquement entrer en vigueur en même temps sur les deux cantons de Vaud et de Fribourg. Mais depuis lors, le député attend des nouvelles du canton (voir encadré).
«Nous fermons principalement le maïs, les pommes de terre et les pois, mais certains le font aussi pour le blé ou les prairies», conclut Jean-Daniel Mayor, agriculteur. «Outre le fait que nous ne sommes pas indemnisés pour cela, il faut aussi compter que cela engendre beaucoup de temps ensuite dans l’entretien de nos cultures». Alors que la pose d’une barrière le long de la Grande Cariçaie résoudrait le problème…

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L’énergie solaire fait son nid sur les toits des constructions agricoles

MODE Les agriculteurs qui se lancent dans la production d’énergie solaire sont toujours plus nombreux en terre broyarde. Regard sur un phénomène dans l’air du temps qui représente un revenu loin d’être négligeable pour la profession.

«J’aime bien dire que j’ai fait ma caisse de retraite avec cette installation», plaisante, optimiste, Raymond Duc. Le toit de l’écurie de cet agriculteur de Sarzens arbore un parc photovoltaïque de 950?m2, depuis un peu plus d’une année. Le petit village compte d’ailleurs deux fermes solaires pour environ huitante âmes, et à l’image de Sarzens, c’est toute la campagne broyarde qui se garnit de ces bâtiments à double vocation agricole et énergétique, poussant un peu comme des champignons.
«Entre 2009 et 2013, nous avons réalisé, dans les Broye vaudoise et fribourgeoise, 21 installations photovoltaïques chez des agriculteurs. Parmi elles, onze ont été effectuées lors de l’année passée uniquement. Je pense que le nombre de chantiers annuels va stagner maintenant», commente Jean-Louis Guillet, directeur de l’entreprise Soleol basée à Estavayer-le-Lac.
Pour expliquer l’ampleur de ce phénomène, outre les considérations liées à l’écologie ou à l’autonomie, les arguments économiques sont évidents.

«Plus du business»
C’est que l’agriculteur de Sarzens revend la totalité de l’électricité produite par son installation. «Je suis au bénéfice du Pont Vaudois depuis le 1er janvier. Le canton me rétribue à 90% du coût de production», explique Raymond Duc. En 2012, le Conseil d’Etat décidait en effet de consacrer un montant de 15 millions de francs afin de mettre en place un pont cantonal, prévu pour les projets photovoltaïques en attente du programme de la Confédération, rétribuant à prix coûtant le courant injecté (RPC). «Je vais bénéficier de la rémunération cantonale pendant deux ans. D’ici là, j’espère que mon projet sera accepté par Swissgrid», continue l’agriculteur. Plus de 10 000e sur la liste d’attente de l’organisme national, celle-ci comptabilise environ 31?000 projets, dont plus de 29?000 consacrés à l’énergie solaire. Autant dire que les démarches afin d’obtenir la rémunération fédérale relèvent du parcours du combattant. Le Sarzensois confie: «il faut être aussi entrepreneur, car c’est plus du business que de l’agriculture».
En bref, un investissement de 350?000?francs pour un revenu annuel prévu à 50?000?francs brut. Fort de la stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral, censée, entre autres, promouvoir les énergies renouvelables, la RPC compense aux producteurs indépendants la différence entre le coût de production de l’électricité et son prix du marché, sur une période de vingt ans. A noter que la durée de vie estimée des installations photovoltaïques est de vingt-cinq ans, avec une légère baisse de la production au fil des années. Alors, ça se bouscule au portillon.
Du côté du canton, la Direction générale de l’environnement voit d’un œil favorable les initiatives privées permettant de développer le potentiel énergétique des toitures. «L’ensemble des sources de production sera nécessaire pour atteindre les objectifs de la sortie programmée du nucléaire», commente Denis Rychner. «Toutefois, les agriculteurs doivent faire appel à des professionnels afin de s’assurer de la viabilité technique et économique de leur projet.»

Mise à jour des réseaux
Enfin, s’il y a autant d’agriculteurs qui se lancent dans le solaire, c’est d’abord parce qu’ils ont des surfaces de toitures inutilisées importantes. «Il faut être idéalement orienté au sud. La quantité d’électricité produite par mon installation en plein été, un jour de grand beau, est supérieure aux besoins de tout le village de Sarzens», explique Raymond Duc.
Les distributeurs d’énergie, quant à eux, doivent alors faire face à des masses d’électricité produites que le réseau doit être capable d’absorber. «Le raccordement de bâtiments agricoles isolés nécessite souvent un renforcement du réseau, ce qui implique des travaux supplémentaires», explique Luc D’Alessandro, porte-parole à Romande Energie. Une mise à jour des réseaux électriques des petits villages est alors souvent nécessaire. A Sarzens, «le transformateur a dû être changé», précise Raymond Duc, «car l’ancien ne pouvait absorber que la moitié de ma production».
Et à la question de savoir pourquoi l’agriculteur ne satisfait pas d’abord sa propre consommation, sa réponse relève du pragmatisme. L’énergie solaire ne se stocke pas et la production est nulle les jours de pluie, ce qui rend son utilisation difficile pour une exploitation agricole. «Nous faisons la traite de nos vaches tous les matins et soirs. L’hiver, il fait tout simplement nuit…»

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Maxime Froidevaux mise tout sur le vélo

PRESENTATION A 19 ans, le Broyard a décidé de se consacrer entièrement à son sport dans une nouvelle équipe. Avec le championnat de Suisse U23 en point de mire.

PRESENTATION Petite pluie glacée et longues volutes de brume suspendues au-dessus de la campagne veveysanne… bref, un temps à ne pas sortir son vélo. Et pourtant. Maxime Froidevaux doit faire contre mauvaise fortune bon cœur chaque matin durant la mauvaise saison. Alors que d’autres s’entraînent au soleil, lui doit s’astreindre à des séances d’entraînement sous des cieux peu cléments. Au programme du jour, le tour du lac Léman, histoire de se mettre en jambe entre deux tours de piste.

Priorité donnée à la route
Désormais domicilié à Pont, le Broyard consacre effectivement son hiver aux compétitions sur piste, avec son partenaire Philémon Marcel-Millet, son ex-coéquipier à l’Amicale cycliste bisontine. Le duo reste sur une 7e?place prometteuse obtenue lors des Six Jours de Brême, leur meilleur résultat dans cette épreuve. Les deux jeunes cyclistes se rendront ensuite sur les vélodromes de Berlin et Copenhague, avant de disputer la finale de l’omnium à Granges (SO), le 6 février. La priorité du Broyard reste toutefois la saison sur route qu’il va aborder au sein d’une nouvelle équipe française, Chrisnet. «Elle me permettra de pouvoir prendre part à des grosses courses en élite nationale, le niveau le plus élevé chez les amateurs.»
Le championnat de Suisse espoirs (U23) constituera son principal objectif, mais il aura aussi un œil sur le championnat d’Europe à Nyon. «Il faudra faire partie de la liste des sélectionnés», précise-t-il. Pour séduire Daniel Gisiger, le chef de l’équipe nationale, Maxime aura l’avantage de pouvoir se consacrer à 100% au vélo. Son CFC d’employé de commerce en poche, il a décidé de tout mettre entre parenthèses pour le vélo.
Un risque bien réfléchi? «Ce n’est pas très viable financièrement, mais je m’en sors grâce à quelques sponsors. Et mon entraîneur (Cédric Bugnon) me met un appartement à disposition.» Maxime sera face à un sacré dilemme dans une année. «Je dois encore valider mon papier en faisant un stage d’une année, explique-t-il. Si cette saison se passe bien, je devrais choisir entre le vélo ou le terme de ma formation.»

Syndrome en partie résolu
Le Broyard de 19?ans sait par où il est passé pour en arriver là. Ses deux dernières saisons ont été pourries par un syndrome mystérieux qui lui procurait des problèmes de fourmillement intolérables dans les jambes. Ceux-ci l’ont presque forcé à arrêter sa carrière. Après plusieurs IRM et une bonne vingtaine d’examens neurologiques, il a enfin pu mettre le doigt sur l’origine de son mal. «Mon diaphragme était apparemment trop développé, explique-t-il, ce qui provoquait des problèmes au niveau des fessiers.» Maxime doit désormais s’astreindre à trente?minutes d’étirements par jour pour le soulager. Il ne se sent pas encore à 100%, mais la guérison est en bonne voie. «Je ne peux par exemple pas encore monter sur un vélo de chrono sans éprouver des douleurs presque immédiatement», explique-t-il.
Pourquoi se lancer dans une aventure qui s’apparente plus à un chemin de croix qu’à une balade de santé? «Il y a quand même de très bons moments, s’empresse de corriger Maxime. Grâce au vélo, je peux relever des défis sportifs intéressants et voyager, j’ai déjà pu me rendre au Portugal ou en Nouvelle-Zélande. Il y a pire comme boulot, non?»

Quatre communes à nouveau sur le chemin de l'école

On prend les mêmes et on recommence? Pas tout à fait, car après l’échec du premier projet aux urnes en 2011, un comité directeur, sous la présidence de Denis Chassot, de Bussy, s’est remis à l’ouvrage pour une nouvelle copie.
Le projet de nouvelle école intercommunale a été présenté mardi soir aux habitants de Morens, Bussy, Sévaz et Rueyres-les-Prés, dans la salle de ce village. C’est d’ailleurs tout à côté de ce lieu que pourrait voir le jour cette école. Le lieu d’implantation a toutefois été modifié, comme on peut le voir sur l’image de synthèse. En effet, le premier projet le situait sur les places de parc de la grande salle et supprimait aussi la déchetterie voisine.
Contrairement à la première mouture, il n’y a pas de concours d’architecture. «Ce deuxième projet est mené de gré à gré. Les communes décident et construisent leur école en association avec un bureau d’architecture, signale Denis Chassot. L’avantage, c’est un gain de temps et un prix définitif fixé qui ne devrait pas changer.»
En parallèle à la présentation, le projet a été déjà été mis à l’enquête et en soumission. En avril, le comité de direction devra faire le choix de l’entreprise générale appelée à construire l’édifice.


Nouvel emplacement
Le projet a été présenté par l’architecte Héléna Carnal, du bureau EO Architectes SA qui a été mandaté suite à l’appel d’offres. L’école sera placée juste à côté de la salle polyvalente, sur trois niveaux, avec un sous-sol. Pour permettre la construction, le local à engins de la salle polyvalente sera démoli et reconstruit sur la façade est. Le concept prévoit six salles de classes primaires, deux classes enfantines, deux classes dédiées aux travaux de couture et manuels. Bureaux, salle des maîtres, deux salles de dégagement et locaux techniques complètent la structure. Tandis qu’au sous-sol l’installation de chauffage à pellets et un abri de protection civile de 53?places seront aménagés. «Le système est rationalisé et donc peu gourmand en place. Nous avons aussi une possibilité de développement au sud», explique Héléna Carnal. Le bâtiment est fait de dalles en béton, la façade est préfabriquée, avec une structure autoportante en bois.
«Le futur bâtiment sera parfaitement conforme aux normes phoniques, selon un rapport du Service de l’environnement», ajoute Denis Chassot.
La cour d’école sera située au sud, devant la salle polyvalente. Il y aura une connexion de la cour à la route.
Denis Chassot a abordé le chapitre crucial du transport des élèves. «Nous allons profiter des lignes officielles des TPF. Le nouveau concept de transports de bus broyard prévoit que Rueyres-les-Prés sera une plaque tournante avec trois lignes. Nous devons mettre au point un concept avec les TPF», précise le président.


Citoyens aux urnes
Ce soir-là, aucun coût n’a été articulé. «Nous pourrons donner un chiffre lorsque les soumissions seront rentrées. Mais je rappelle que nous avons fixé une limite d’endettement maximale de 5 millions de francs. Nous espérons ne pas en avoir besoin», rassure Denis Chassot.
Les citoyens seront à nouveau invités à une séance d’information juste avant la votation populaire qui est prévue le 18 mai. Le projet devra être accepté par trois communes et la majorité des citoyens.
«Les délais sont limites, mais on va faire en sorte d’y arriver, car l’école devrait être fonctionnelle en août 2015», appuie-t-il.
Très peu de questions ont été posées ce soir-là, parmi les quelque 130 participants. «Si l’école est refusée, on fait quoi?» «Alors, il faudra acheter des yourtes», plaisante Denis Chassot qui espère bien ne pas en arriver là.

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Contre l’obésité, le HIB joue les pionniers

Face au caractère épidémique de l’obésité en Suisse et dans le monde entier, l’Hôpital intercantonal de la Broye a décidé de réagir et lance ainsi un centre du métabolisme. La prévalence de cette maladie métabolique chronique et complexe atteint dans notre pays 11% de la population dans ses formes les plus marquées. «Il est indispensable de réagir, car ce pourcentage est en progression continue et concerne de plus en plus d’adolescents et de jeunes adultes», réagit le Dr Vittorio Giusti, médecin-chef du tout nouveau centre cardio-métabolique intercantonal créé au HIB (photo).
Lundi, en présence de ses collègues les docteurs Charly Bulliard, médecin-chef diabétologue, et Valérie Stolt, médecin-cheffe, cardiologue, l’éminent spécialiste a levé le voile sur ce nouveau centre unique en Suisse.

Les coûts de prise en charge ont doublé
Ces cinq dernières années, les coûts de la prise en charge de l’obésité ont doublé. Cette maladie est aujourd’hui reconnue comme un problème de santé publique. Le HIB répond à cette situation: «Ici les talents peuvent s’exprimer. Avec la mise sur pied de ce centre unique en Suisse, nous donnons la réponse optimale aux problèmes liés à l’obésité», s’enthousiasme Stéphane Duina, directeur général du HIB.
Cette épidémie engorge des centres hospitaliers comme le CHUV où un patient peut attendre deux ans avant une prise en charge. «Ici, le patient se retrouve au cœur de l’équipe soignante. Tous les spécialistes sont là, cardiologues, diabétologues, diététiciens, psychologues, etc.», appuie le directeur. C’est la fin d’un parcours du combattant pour les patients.
Le HIB a investi plus de 800?000?francs dans ce projet, avec la création de locaux à Estavayer-le-Lac et la mise en place d’une équipe de seize personnes, mobilisée pour lutter contre l’obésité. En revanche, les opérations chirurgicales sont effectuées à Payerne. Les estimations tablent sur une cinquantaine d’opérations chirurgicales bariatriques (réduction du volume de l’estomac) par année.


Autour du patient
«Nous avons construit autour du patient un centre multidisciplinaire. Cela réduit le temps d’attente et augmente la qualité des prestations, avec une cohérence du traitement et une réduction des coûts, Sans oublier le suivi du patient durant toute sa vie, notamment après une opération, et c’est absolument nouveau», signale le Dr Vittorio Giusti.
Les spécialistes n’entendent pas s’arrêter là. L’hôpital public tisse sa toile grâce à d’étroites collaborations avec le CHUV, les Etablissements hospitaliers du Nord vaudois, mais aussi avec l’Hôpital fribourgeois. «Avec ces échanges, nous voulons garantir le même standard de qualité», poursuit le spécialiste, privat-docent et maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, ainsi que vice-président de l’Association suisse de l’obésité, qui a pris la direction du centre depuis le 1er janvier dernier.
Ce centre du métabolisme vise une reconnaissance nationale et le HIB souhaite qu’il soit une référence au niveau de la formation. «Nous devons préparer la suite avec un projet de formation au niveau national. Nous devons garantir la formation de spécialistes qui pourront ensuite se déplacer vers les patients», explique le Dr Vittorio Giusti, qui est déjà étonné de l’énorme demande avec plus de neuf cas par semaine depuis le début de l’année. «Désormais les malades auront droit à un bilan en quelques semaines, au lieu de plusieurs années», rassure-t-il.

Martial Saugy, toujours positif

Martial Saugy est pour beaucoup dans la réputation internationale de Lausanne dans la lutte contre le dopage. Sous sa direction, le Laboratoire suisse d’analyse du dopage (LAD) a acquis ses lettres de noblesse et ses services sont régulièrement demandés lors d’événements sportifs planétaires. Après Turin et Vancouver, il sera à nouveau impliqué dans les analyses antidopage aux Jeux de Sotchi, du 6 au 23 février prochain. A quelques jours de l’ouverture du village olympique, le Broyard a, de plus, été promu professeur associé de l’UNIL au Centre universitaire romand de médecine légale et tiendra sa leçon inaugurale ce soir au CHUV à Lausanne. En marge de cette promotion, il a ouvert les portes de son laboratoire à Epalinges pour nous parler du passeport biologique, des nouveaux défis auxquels fait face son laboratoire, ainsi que des Jeux.
– Martial Saugy, cette promotion est-elle une consécration?
– Non, pas vraiment, ça fait déjà un moment que j’enseigne, comme à l’Institut des sciences du sport ou encore à l’Ecole de médecine de l’UNIL. Je la vois plutôt comme une reconnaissance, une officialisation de mon statut et le fruit de mes recherches.
– Votre leçon inaugurale de ce jeudi a pour thème: «Le passeport biologique de l’athlète: espoir ou illusion d’un sport sans dopage.» Vous situez-vous du côté de l’espoir ou de l’illusion?
– Le sport sans dopage est une illusion, c’est un fait, mais on peut freiner les habitudes de dopage, grâce au passeport biologique. C’est comme sur la route. S’il n’y a qu’un ou deux radars et que vous savez où ils sont, vous allez rouler plus vite. S’il y en a dix et que vous ne savez pas où ils sont, vous aurez tendance à respecter la vitesse tout le long. Cela agit comme régulateur de vitesse. Avec le passeport, les athlètes ne savent pas quand et où ils vont être contrôlés. Pour éviter de vivre dans un stress continu, la plupart d’entre eux ont tendance à ne plus tricher. Le but est de rendre les contrôles les moins prévisibles possible et mettre les gens en situation instable pour empêcher une routine du dopage, comme ça se passait avant les années 2000, où les règles permettaient le dopage.
– Pouvez-vous déjà tirer un bilan de cette stratégie à ce jour?
– C’est encore un peu court pour tirer des conclusions, mais on a pu constater déjà une régression du dopage depuis cinq?ans. Les cas de dopage sont de plus en plus isolés et le dopage généralisé n’existe plus. Il n’y a plus que quelques cadres qui peuvent se payer des régimes de dopage très avancés, pour échapper à la détection.
– On dit que les acteurs de la lutte antidopage ont toujours une longueur de retard sur les nouvelles techniques. Est-ce toujours le cas?
– Le dopage aura toujours un temps d’avance, mais la distance n’a jamais été aussi courte, on est presque à bout touchant. Les failles dans la détection sont toujours possibles, il faut donc ajouter des paramètres supplémentaires au passeport biologique, comme des paramètres moléculaires, liés aux phénomènes biologiques observés chez les athlètes. On travaille tous les jours au laboratoire pour développer ces techniques et combler ce retard.
– Les prochains JO auront lieu en Russie. N’avez-vous pas des craintes que la lutte contre le dopage soit rendue compliquée là-bas?
– Les Russes sont sous la pression de la communauté internationale. Ils ont une longue histoire commune avec le dopage et beaucoup sont sceptiques par rapport à l’efficacité des contrôles dans ce pays. On a beaucoup investigué sur les athlètes russes après Pékin et on en a attrapé pas mal. Il y a des problèmes dans plusieurs disciplines, comme l’athlétisme ou le ski nordique. Ce qu’il faut, c’est casser la protection d’un système. Mais ce qui est sûr aussi, c’est qu’on ne peut pas ignorer la Russie en matière de lutte antidopage, dans ce pays qui a toujours eu une grande culture du sport. La meilleure solution pour nous était de leur tendre la main et de collaborer avec eux car cette lutte est devenue mondiale. Nous voulons les aider à acquérir de la crédibilité et changer les mentalités, les convaincre qu’ils peuvent rester une grande nation du sport sans dopage.
– Quel sera le rôle du laboratoire de Lausanne en Russie?
– Le CIO aura ses propres experts sur place qui ont déjà dirigé des laboratoires olympiques. L’Agence mondiale antidopage aura aussi des scientifiques et des observateurs, chargés de contrôler que le laboratoire russe travaille correctement à Sotchi. Six experts de notre laboratoire en feront partie sur 18 scientifiques, soit la plus grande délégation.
– Et vous, en quelle qualité irez-vous à Sotchi?
– En tant que consultant auprès du ministre des Sports russe, Vitali Moutko, que je connais depuis les Championnats du monde d’athlétisme de Moscou (été 2013). Je devrais m’assurer que tout se passe bien sur place, au laboratoire. Il est très content d’avoir un Suisse auprès de lui et m’a affirmé qu’il ne m’en voulait pas, même si on a attrapé plusieurs fois des athlètes russes (rires).

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