Le casse-tête des transports scolaires
«Souvent la zone réservée au bus est occupée par des voitures, ce qui empêche les chauffeurs de s’arrêter à l’endroit prévu. Déjà que les enfants sont laissés sans surveillance sur la place du Tribunal entre les horaires scolaires et l’arrivée ou le départ de leur transport, ils doivent en plus traverser la route pour y grimper. Je trouve que c’est franchement dangereux.» Nadine* est une maman en colère. Depuis la rentrée scolaire, elle et son mari ou sa sœur surveillent régulièrement les va-et-vient du bus scolaire contenant des élèves des hameaux de Payerne et de Trey, scolarisés au Château, suite à des soucis connus par son fils (voir encadré).
Automobilistes pas respectueux des priorités
Un souci qui préoccupe l’Association scolaire intercommunale de Payerne et environs (Asipe). «Je me suis rendu plusieurs fois sur place et j’ai effectivement constaté que des véhicules privés sont souvent stationnés sur ces places, commente Jacques Henchoz, président de l’Asipe. Je regrette le comportement de ces automobilistes, qui sont presque toujours des parents, ne respectant pas la priorité du bus.» Le municipal payernois fait pourtant remarquer que la case jaune à disposition des transports scolaires a été récemment agrandie.
Afin d’empêcher les stationnements illégaux, la commune va renforcer la signalisation sur place, afin de bien délimiter les zones dévolues aux enfants et aux transporteurs. Elle fait aussi surveiller sporadiquement la place de parking en question par ses agents de la police administrative. «Mais quand ils sont là, forcément que personne ne se parque où c’est interdit, constate amèrement l’élu. La solution la plus efficace serait de pouvoir installer des bornes qui ne se baisseraient qu’à l’arrivée du bus. Un dispositif malheureusement très coûteux.»
Enfants sans surveillance
Une solution qui ne résoudrait pas le second souci soulevé par la maman, soit l’absence de surveillance des enfants, entre l’arrivée ou le départ des bus et le début ou la fin des cours. «Je ne comprends pas qu’on puisse laisser des enfants de 4 ou 5?ans sans surveillance pendant dix à vingt?minutes, surtout au bord d’une rue où il y a du trafic ou des camions venant ravitailler des commerces, poursuit la jeune maman. Mais entre l’Asipe et la Direction des écoles, on se renvoie la balle. L’Asipe n’a pas les moyens de faire surveiller ces périodes par des adultes, et, du côté de la direction de l’établissement, on répond que cela n’entre pas dans le cahier des charges d’un enseignant.»
Une réalité que les autorités communales regrettent. Ainsi, à Grandcour, il a fallu passer une rue en zone 30?km/h et modifier l’emplacement de dépose des élèves pour sécuriser au mieux le chemin des écoliers, faute de regard du corps enseignant. Et au Château de Payerne, des enfants sont laissés sans surveillance de longues périodes, même si les transports scolaires ont été optimisés au maximum. «En trois ans à la tête de l’association, c’est ma rentrée la plus calme en termes de réclamations ou courriers reçus. Mais aussi c’est la première fois que je suis confronté à un tel cas délicat, où un enfant doit être conduit à l’hôpital. Même sur un total de 1700 enfants, c’est un de trop», conclut Jacques Henchoz, qui assure que le but de l’Asipe est d’assurer la meilleure sécurité possible à chaque enfant.
Ainsi, la solution d’une surveillance de la zone d’attente des élèves est à l’étude, de même qu’un possible déplacement de l’arrêt de bus. Des mesures souvent longues à mettre en place aux yeux des parents.
* Prénom d’emprunt