L’abbatiale pourra être restaurée
Chaque ville a une âme et pour Payerne, cette âme s’incarne en l’abbatiale. C’est non seulement la plus grande église romane de Suisse et un centre de vie culturelle pour la région, mais c’est surtout le cœur de la ville. Nous sommes donc très fiers d’avoir pu réunir les montants pour les travaux de sauvegarde de ce monument». Emue, la syndique de Payerne, Christelle Luisier Brodard se réjouissait du double clin d’œil affiché par le principal édifice communal, lundi 11 novembre dernier. En effet, après des mois de recherches, la Commune a quasiment bouclé le financement total de ses travaux de sauvegarde.
Sur un investissement estimé à 7,5 millions, un montant de 6,835 millions est déjà garanti (voir encadré) grâce à une contribution exceptionnelle du canton de Vaud, qui a entraîné dans son sillage la participation de la Confédération. «Cela fait probablement plus de dix?ans que le canton n’avait pas alloué un montant d’une telle ampleur pour rénover un bâtiment qui ne lui appartient pas, commentait le conseiller d’Etat Pascal Broulis, chef du Département des finances et des relations extérieures. Mais vu l’excellent partenariat public et privé réalisé par Payerne, l’Etat se devait d’y participer». Diverses fondations participeront également aux travaux prévus.
Somme de 665?000?francs encore à trouver
Afin de financer l’entier des travaux imaginés pour la préservation de l’édifice (voir encadré), la Commune et l’Association pour la restauration de l’abbatiale doivent encore trouver 665?000?francs. «Pour ce faire, un document intitulé «L’avenir de l’abbatiale de Payerne» a été édité, afin de réunir des dons supplémentaires», a présenté Jean-Marc Barilier, président de l’Association. Une recherche proactive d’autres soutiens financiers est donc lancée en même temps que cette annonce. «Nous avons prévu un million de francs pour l’abbatiale dans le budget des investissements de la législature et s’il faut mettre la main à la poche, nous le ferons, car c’est aussi notre responsabilité, détaille Christelle Luisier. Mais vu les nombreux investissements planifiés dans un avenir proche, il serait bien agréable de pouvoir l’éviter.»
La somme pourrait éventuellement provenir de la Loterie Romande, dont le soutien pourrait être reconduit. «Mais cela ne se fera pas d’office», précise Anne-Marie Maillefer, présidente de l’organe vaudois de répartition. «Pour obtenir, une nouvelle aide, il faudra remplir un nouveau dossier et nous tenons également compte du financement des projets avant de leur attribuer de l’argent.» Vu l’importance de l’abbatiale, l’organisme romand de la LoRo pourrait également être sollicité.
Edifiée dès l’an 1000, l’abbatiale n’a jamais été totalement stable. Ayant servi de couvent, puis de prison, de grenier, de caserne ou encore de halle de gymnastique, l’édifice a toujours bougé, subissant des infiltrations d’eau, qui ont fini par attaquer ses fondations en bois. La dégradation s’est accélérée ces dernières années, à tel point qu’il a fallu étayer son aile nord et l’interdire au public.