Comme un goût de Jeux olympiques
UNIVERSIADE D'ETE Le titre national réalisé en mars dernier lors du championnat universitaire suisse à Fribourg lui avait ouvert les portes de l’Universiade 2013 à Kazan. En Russie, Aurore Verdon a réussi un autre coup d’éclat en se qualifiant pour la finale à la carabine à air comprimé à 10?mètres, une épreuve très relevée où figuraient notamment deux finalistes des derniers JO de Londres, sans oublier la 8e?place décrochée avec l’équipe de Suisse. La Vulliéraine de 25 ans, qui enchaîne actuellement les stages de juriste-greffière, après un master en droit obtenu à l’Université de Fribourg, revient sur cette excellente performance.
Deux diplômes remportés, en individuel et en équipe, à une Universiade au niveau élevé. Vous attendiez-vous à un tel résultat?
"Le diplôme, je l’avais quand même dans un coin de ma tête, mais je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, car l’Universiade est une compétition à part où l’approche des matches est différente. Il est dur de juger du niveau du concours quand on a peu de références sur les athlètes qui y sont présentes. Je n’avais donc pas d’objectifs précis. Ma seule certitude était que je me sentais en forme et pouvais espérer réaliser quelque chose de bien. Avec deux diplômes, je tire un bilan superpositif, même si j’aurais pu faire encore mieux en finale, où je n’ai pas trouvé le rythme.
Après de brillantes qualifications (4e avec 414,7?points), vous n’avez pas réussi à reproduire la même performance en finale, terminée à la 8e?place. Une explication?
En fait, ça s’est joué à pas grand-chose. Avec le nouveau système de comptabilisation des points, il suffit d’un mauvais coup pour sortir de la course à la médaille. Le mien est survenu au 6e coup, il était alors impossible de me rattraper. Sinon, j’ai plutôt bien géré la finale, même si j’étais un peu paralysée au début. J’avais beaucoup de pression avant les qualifications et j’ai pu transformer mon stress en stimulant durant la durée de la compétition.
Etiez-vous nerveuse de tirer juste à côté de filles comme la Chinoise Dan Yu, médaillée de bronze aux JO de Londres?
Oui un peu. Ce qui m’a déstabilisée, c’est la présentation de tous les tireurs avant la finale, avec l’énumération de leurs palmarès. Cela m’a ajouté une pression supplémentaire. En plus, côté public, il y avait du monde, ce qui était plutôt une bonne surprise.
Il s’agissait de votre 2e expérience à une Universiade, après celle de Bangkok en 2007. Quelles différences avec cette édition 2013?
Difficile de comparer, car je ne suis restée que très peu de temps à Kazan. A Bangkok, je débarquais dans l’inconnu alors que je savais à quoi m’attendre à Kazan. Sportivement parlant, le bilan de cette année est meilleur (Aurore s’était classée 17e en 2007). Je garde de très bons souvenirs des deux éditions. C’est génial de pouvoir rencontrer d’autres sportifs, suisses et internationaux, dans un campus. On y vit autant des expériences humaines que sportives.
Après une restructuration des cadres qui a réduit les effectifs, vous avez été évincée de l’équipe de Suisse en fin d’année passée. Est-ce que vos résultats brillants à Kazan vont changer la donne?
Je sais que mes performances ont été suivies et notées par les dirigeants, mais je ne sais pas si cela va influer sur ma réintégration. Je ne me pose plus autant de questions qu’avant, car je n’avais pas compris cette éviction à l’époque. Je préfère m’entraîner et on verra ce qui se passe à l’avenir.
Alors, quel est le programme d’Aurore Verdon durant cet été?
La saison est terminée. Après une petite pause, je vais recommencer les entraînements et faire un peu de tir au petit calibre, avec les championnats fribourgeois qui approchent. J’ai moins de temps pour m’entraîner que durant mes études, mais les deux sont toujours conciliables. Mon objectif principal est de participer au championnat d’Europe la saison prochaine.