Pascal Mancini prépare son retour

RENAISSANCE Malgré une suspension de deux ans pour dopage reçue en janvier 2012, le sprinter staviacois ne veut pas entendre d’une retraite sportive anticipée. Il compte revenir en force en 2014.

Le 11 juillet 2012, le ciel s’effondrait sur le monde de Pascal Mancini, convaincu de dopage à la nandrolone et condamné à une suspension de deux ans par la Chambre disciplinaire de Swiss Olympic, prenant effet le 30 janvier 2012 (lire l’encadré ci-contre). Pilier du relais suisse 4 x 100?mètres, le sprinter fribourgeois de 24?ans perdait tout. Aujourd’hui étudiant en psychologie à l’Université de Fribourg, Pascal Mancini a pour but un master en psychologie du sport. En attendant, l’athlétisme reste plus que jamais sa priorité.
- Pascal Mancini, le 30 janvier 2013, vous fêtiez un triste anniversaire, celui de la première année de votre suspension pour dopage. Comment l’avez-vous vécu?
- Je ne l’ai pas vécu de façon si négative que ça. J’ai plutôt le sentiment que ça fait déjà plus d’une année, ça passe vite finalement. J’essaie de ne pas trop regarder le passé, mais plutôt de me tourner vers l’avenir. J’avoue toutefois que la compétition me manque et voir mes amis courir me démange.


- L’athlétisme a été votre but pendant de nombreuses années. Aujourd’hui qu’est-ce qui vous fait avancer?
- J’ai évolué de Pascal l’athlète à celui de Pascal l’étudiant, un gars normal quoi (rires). Ça me ressource beaucoup. Avant, je ne pouvais jamais sortir, j’évitais d’avoir des amis qui fassent la fête. J’ai pu m’ouvrir aux autres socialement, m’amuser un peu. La vie d’un gars normal est plutôt facile (rires). Ça m’a permis de grandir, de prendre du recul par rapport à la compétition que je me sens prêt à reprendre désormais.


- N’avez-vous jamais envisagé d’arrêter la compétition de haut niveau suite à cette suspension qui a bouleversé votre vie?
- Non, je ne l’ai jamais envisagé. Ce n’est pas comme si je m’étais blessé gravement. Certains athlètes connaissent des années blanches à cause de blessures, ce n’est pas mon cas. En 2007, j’avais été affecté par les blessures, accumulant tendinites et inflammations aux articulations, causées par la croissance. Je me suis rendu compte que le fait d’être épargné par les blessures était la chose la plus importante. Aujourd’hui, je me vois bien encore courir jusqu’à… je n’ose presque pas le dire… 35?ans (rires).


- Où en est la procédure de la plainte déposée contre le Dr Gontran Blanc qui vous a administré de la nandrolone par erreur?
- Le médecin a tout assumé devant le tribunal. Je n’ai donc pas déposé une plainte comme me le recommandait la fédération; mon avocat me l’a déconseillé. Le Dr Blanc a payé les frais d’avocat et la facture d’Antidoping, soit environ 20?000?francs. En plus, je devrais recevoir un dédommagement personnel, une somme entre 50?000 et 80?000 francs.

- En voulez-vous à Antidoping Suisse?
- Je ne fais pas de reproches à Antidoping Suisse qui ne voulait pas me suspendre à la base. Ils ont mandé un expert pour savoir combien de temps la nandrolone restait détectable dans l’organisme. L’expert a répondu qu’elle restait une semaine active, sans préciser que cette substance peut rester détectable jusqu’à une année et demie car elle n’est métabolisée par l’organisme qu’après plusieurs mois.


- Où en êtes-vous avec l’athlétisme. Avez-vous pu remettre vos pointes?
- J’ai fait une pause de 5?mois, tout en continuant à courir et à pratiquer un peu de boxe. J’ai repris le fitness il y a peu de temps et m’entraîne tout seul pour le moment.

- Sans entraîneur, n’est-ce pas un problème?
- J’ai toujours des contacts avec Laurent Meuwly, mon ancien entraîneur, et mon préparateur mental. J’ai planifié deux préparations pour 2013 afin de revenir au plus haut niveau, comme si je devais effectuer des compétitions en juillet prochain. Travailler la résistance sera ma priorité, puis la vitesse, avant de reprendre la compétition en 2014.

- Avec quels objectifs?
- Le championnat d’Europe à Zurich en juillet 2014 constitue mon grand objectif, avec l’ambition de gagner le titre européen avec le relais suisse sur les 4 x 100?mètres (La Suisse s’était classée 4e en 2010). Devenir champion à Zurich devant notre public serait fabuleux!

Plus d'informations et rappel des faits dans notre édition du 4 avril 2013.