Pascal Mancini décroche sa qualification pour Doha

«Même si je cours à côté de véritables stars du sprint international et que c?est quasi impossible, je pars toujours pour gagner. D?ailleurs, à la fin de ma course de Düsseldorf, j?ai tapé de la main dans le tapis d?arrivée, car j?étais fâché de ma sixième place. Ensuite, quand j?ai découvert mon chrono, je me suis isolé dans un vestiaire un moment pour crier ma joie. Et je suis ressorti tranquillement». Qualifié pour le championnat du monde en salle de Doha sur 60 mètres, Pascal Mancini décrit ainsi sa folle soirée de mercredi dernier à Düsseldorf qui lui a permis de réaliser un centième de mieux que la limite demandée par la Fédération suisse d?athlétisme en 6??68.

Course aux côtés de stars

Après avoir réalisé 6??76 en série et s?être qualifié pour la finale avec le huitième chrono, le sprinter staviacois s?est ainsi retrouvé entre le Français Ronald Pognon et l?Américain Dwight Philips, triple champion du monde et champion olympique de saut en longueur. Dans le coup dès les premiers mètres, il terminait la course avec les meilleurs, à un petit centième de son record personnel battu l?hiver dernier à l?occasion du championnat d?Europe en salle. L?athlète de 20 ans décrochait ainsi le 6erang d?une course remportée par l?Américain Mark Jelks (6??56) et à trois petits centièmes de Churandy Martina, classé 4edes Jeux olympiques sur 100 mètres. Que du beau monde! «Pour moi, c?est l?extase de côtoyer mes idoles, sourit le sprinter de 20 ans. A Düsseldorf, j?ai partagé ma chambre avec Pognon, recordman national du 100 mètres et on a bien discuté. Cela m?aide aussi dans ma progression, car une grosse concurrence permet d?améliorer ses performances. Mais quand je suis au départ de la course, je ne les regarde pas avec de gros yeux. Je pars dans l?idée de les battre et j?en ai battu certains».

Une progression logique pour le lauréat du Mérite sportif broyard 2009, qui s?était fixé des paliers à franchir au cours de sa préparation dans le but d?atteindre son pic de forme le 12   mars à Doha. «Comme je suis resté en Allemagne depuis deux semaines au contact de Ralph Mouchbahani, je n?ai pas contrôlé si je suis dans les prévisions, mais je pense que c?est le cas».

Moins rapide à Stuttgart

Pourtant, Mancini n?abordait pas cette saison hivernale dans les mêmes conditions que l?hiver dernier, puisqu?il partage désormais son temps entre l?entraînement et l?école à Lausanne. «J?étais moins en confiance et signer un tel chrono si tôt dans la saison est réjouissant». Un chrono qu?il n?a toutefois pas pu confirmer samedi à Stuttgart, devant se contenter de 6??76 en finale après avoir couru 6??72 en série. «En trois jours, je suis passé de Düsseldorf à Stuttgart, en rentrant deux jours à Berlin, poursuit le champion. Et dès mon arrivée, je me suis senti moins frais. Avec l?obtention de la limite, la pression était aussi retombée. Et je me suis davantage concentré sur la technique que sur la performance pure. Ce qui a été réussi, puisque j?ai disputé une bonne fin de course».

Avant le championnat suisse de Macolin le 20   février prochain où il tentera de décrocher le titre face au Genevois Cédric Nabé, Pascal Mancini sera encore en lice ce week-end à Leipzig. «Je n?ai pas encore consulté la liste des inscriptions, mais le niveau devrait être moins relevé, conclut-il. D?ici là, mon but est de continuer à progresser avec les conseils de Ralph Mouchbahani à Berlin sans penser aux études. Et je vais tenter de me stabiliser dans un chrono autour de 6??70 en réalisant une course propre techniquement».