Le FC Avenches est centenaire!

1910-2010. Cent ans déjà, que le FC Avenches, les «bleu et rouge» pour les intimes, fait vibrer la cité romaine de ses exploits footballistiques, mais aussi de ses mésaventures.

De son introduction à Avenches, «vers le début du XXe   siècle, par des pensionnaires de l?Institut du professeur Grau», le ballon rond n?a pas tardé à gagner ses passionnés, explique Jean-Marc Bardet. Le FC Aventicum voit le jour en 1910, adoptant le tricot rayé bleu et rouge, aux couleurs de la ville. Des débuts qui coïncident avec les exploits de l?aviateur Ernest Failloubaz. «Je ne peux m?empêcher de faire le rapprochement», souligne le professeur retraité et ancien président.

Des archives «inexistantes»

En s?appuyant sur les archives de Yoland Gottraux, l?exalté d?histoire a dressé un portrait touffu du club de son c?ur, mais il s?est pourtant rapidement heurté à un mur: «Les archives du club antérieures à 1980 sont inexistantes», se désole-t-il. L?Avenchois n?a donc eu d?autre choix que de se fier aux récits des anciens.

Et, justement, que lui ont-ils appris? «A ses débuts, le FC Avenches n?était inscrit dans aucun championnat», rapporte Jean-Marc Bardet. De temps en temps, les joueurs disputaient un match amical et le secrétaire du club en faisait la demande à la commune pour organiser de telles rencontres, au Gravenau (à la gauche du chemin du Milieu). Plus tard, le terrain de football se situa successivement côté de l?aérodrome de l?Estivage, puis près du Bois Carré et dès 1924, aux Mottes. On était bien loin de la rigueur actuelle.

Incorporé dès 1930 à l?Association fribourgeoise de football (AFF), le FC Avenches dispute le championnat suisse de série C et participe à celui dit «broyard». Une nouvelle orientation qui s?accompagne d?un changement d?équipement. Cuissettes bleues et maillots blancs, qui ne changeront pas en quarante ans. «L?explication la plus plausible est que les joueurs enfilaient une chemise du dimanche, sans doute pas trop dommage, comme tricot», clarifie notre interlocuteur.

Un gardien abonné aux «coups de sang»

La guerre n?entame pas l?enthousiasme des footballeurs des arènes. Dès son terme, le club disputa par deux fois des rencontres face à Guin et Estavayer-le-Lac, afin d?accéder à la 2eligue, malheureusement sans succès. C?est de cette époque que proviennent les anecdotes les plus rigolotes. «A chaque défaite, un gardien de but devait rentrer à pied de terrains parfois éloignés, son papa l?y obligeait», sourit Jean-Marc Bardet. Ce même portier était connu pour ses sautes d?humeur. «Très caractériel, il a lancé une fois sa valise par la fenêtre du train, après un coup de sang», rigole-t-il.

L?année 1953 est celle des grands changements à Avenches. Obtenant le terrain jouxtant la voie de chemin de fer, la première équipe chuta en 4eligue. La même année, le FC Avenches quitta l?association fribourgeoise pour sa cons?ur vaudoise. Et la déception de la relégation sera de courte durée, puisque l?équipe fanion retrouve la 3eligue l?année suivante.

En 1967, le FC Avenches s?incline à la dernière minute de jeu, sur «une erreur d?arbitrage» et manque d?un cheveu sa promotion en 2eligue contre le FC St-Prex (défaite 2-1). Un événement vécu «de façon assez tragique», narre Jean-Marc Bardet, sur le terrain à ce moment-là.

Des déceptions qui se reproduiront à la fin des années 80. Mais, en 1991, la sixième tentative sera la bonne. «Une période euphorique», commente notre guide. L?équipe accède alors à la 2eligue. Un épisode inédit dans l?histoire du club. Un épisode très bref, l?équipe connaissant la relégation dès l?année suivante. En 96, la formation avenchoise accédera à nouveau à la 2eligue, avant de chuter jusqu?en 4eligue en 2002.

Une période terne vite oubliée, puisqu?en 2003, la formation renoue avec la 3eligue et réintègre le giron fribourgeois. Champions de groupe en 2007, les Broyards échoueront une nouvelle fois dans leur essai d?ascension.

En 2010, le FC Avenches fête ses 100 bougies. «Une année importante pour le club qui nous est si cher», achève Jean-Marc Bardet, un passionné parmi les passionnés.