La gendarmerie veut occuper le terrain

SECURITÉ PUBLIQUE Dans la Broye vaudoise, la police cantonale se réorganise. Les effectifs des postes de Payerne, Moudon et Lucens sont entièrement dédiés à la police de proximité et à terme trois patrouilles mobiles seront à pied d’œuvre sept jours sur sept.

Lundi dernier, au centre de la Blécherette, la conférence de presse annuelle dédiée aux statistiques en matière de criminalité a vu pas moins de onze personnes prendre la parole. Dans ce flux d’informations, la contribution du commandant de la gendarmerie, Olivier Botteron, a pu passer inaperçue. Or, pour la population, c’est bien ses hommes qui symbolisent la sécurité publique. Ses paroles n’ont donc rien d’anecdotique et, qui plus est, elles étaient extrêmement claires. «Nous voulons occuper le terrain» a scandé le commandant.

Evolution nécessaire
Dans les faits, la gendarmerie est en plein redéploiement de ses forces. «Notre organisation actuelle date de 1999 et les besoins ont évolué» a expliqué Olivier Botteron avant de dégager les deux axes prioritaires qu’il allait mettre en œuvre d’ici l’été.

Coller aux spécificités locales
Le premier verra les gendarmes attribués aux postes existants se vouer à la proximité. Que ce soit en uniforme ou en civil, ils seront dans le terrain et proche de sa, de ses réalités devrait-on dire, puisqu’en travaillant dans des régions précises, ses hommes ne manqueront pas de saisir les spécificités du territoire qui leur est attribué.
De plus, cette volonté sera aussi marquée par une modulation des horaires toujours en fonction des nécessités locales ou régionales.
En résumé, la gendarmerie entend coller aux besoins en étant présente où et quand il le faut grâce à sa connaissance des nécessités locales. Notons encore que les hommes en fonction dans les postes locaux ne feront plus d’intervention de police secours afin de leur permettre d’être sur le terrain.
Pour la Broye vaudoise, dix-huit hommes seront affectés à cette police de proximité entre les postes de Moudon, Payerne et Avenches.

Présence accrue
Le second axe doit permettre la présence de plus de patrouilles mobiles sur le terrain aux heures délicates. Dans les faits, pour la Broye, ce redéploiement voit onze hommes du poste de Payerne rejoindre la centrale d’engagement d’Yverdon. C’est de là que la patrouille, qui sillonne déjà la Broye aujourd’hui, 24?h sur 24 et sept jours sur sept, continuera à veiller sur les Broyards.
Mais ce regroupement des patrouilles mobiles sur Yverdon n’est pas innocent. En effet, en permettant une meilleure gestion des effectifs, cette patrouille «broyarde» sera rejointe par une deuxième juste après Pâques, puis, durant l’été, par une troisième qui sera plus particulièrement en fonction aux heures délicates. De cette manière la présence policière mobile sera juste triplée… et qui plus est quand la situation l’exige, soit en fin de journée et durant la nuit.

Des effectifs d’appui
Relevons encore que la réorganisation de la gendarmerie prévoit aussi la création d’une force, baptisée unité d’appui opérationnel, formée dans un premier temps de 15 hommes, qui viendra apporter du soutien partout dans le canton selon les besoins. Typiquement, si une vague de cambriolages commence, ici ou là, cette unité pourra être engagée pour exercer une pression visible sur les délinquants.
Pour terminer, rappelons que les forces de police vaudoises et fribourgeoises collaborent déjà efficacement sur le territoire broyard, dont une des spécificités est l’entrelacement des territoires, et que cette collaboration va se poursuivre. Elle prendra certainement à nouveau des formes conjointes lors d’opérations de contrôle coordonnées comme ce fut le cas cet hiver.

Encore plus d'infos dans notre édition du 28 mars 2013