Jean-Jacques Loup, une vie à plein gaz dans le sport et sur deux roues

L??il pétillant, l?air malicieux, séducteur, c?est tout Jean-Jacques Loup en un trait de plume. Tout? Pas vraiment, tant ce toujours jeune sexagénaire affiche une vie bien remplie faite de défis de toutes sortes. A commencer par cette formation universitaire, qui l?a conduit du diplôme d?enseignant secondaire au management d?une équipe cycliste professionnelle au Cameroun, en passant par la pratique intense du sport motorisé sur deux roues et ses challenges commerciaux. Portrait d?un homme chaleureux et généreux, dont la force est de toujours croire en ce qu?il entreprend:

Jean-Jacques Loup est né le 23   mars 1945, à Montmagny, pays des Loup par excellence. Sa scolarité primaire effectuée dans ce village vulliérain, puis la prim?sup à Montet/Cudrefin, il fréquenta le gymnase en branches scientifiques et l?Université à Neuchâtel, où il se rendait en bateau, depuis Cudrefin. Diplôme d?enseignant secondaire en poche, il ne pratiqua son métier que par quelques remplacements.

Car si Jean-Jacques Loup a terminé sa formation universitaire, c?était pour faire plaisir à sa maman, d?origine italienne, qui était très protectrice et qui avait un ?il bienveillant sur son «gamin». Mais sa vraie aspiration tournait du côté du sport, motocycliste plus particulièrement, et là aussi, par rapport à sa maman, mais plutôt pour l?affoler cette fois.

Dès 10   ans, il pratiqua l?athlétisme, avec une préférence pour les sprints, puis le cyclisme au niveau cadets et juniors, chaque fois avec un certain succès.

Ainsi, il se forgea un physique d?enfer en vue de pratiquer le motocross, sa vraie passion, engendrée par son idole d?alors (années soixante), le Corçallin Pierre-André Rapin, champion suisse. Il voulait sortir de la voie tracée par ses parents, tout en se prêtant à la critique des gens du village qui comprenaient mal qu?on puisse pratiquer un sport pareil!

Premières compétitions à 18- 19   ans, interruption pour effectuer son école de recrue à Payerne, alors que la pratique de sports motorisés était interdite aux militaires sous les drapeaux, puis début d?une longue carrière sur deux roues.

A 21   ans, 2edu championnat suisse, catégorie nationaux puis international à 22   ans, avec de nombreuses courses à l?étranger et la mise à disposition d?une moto et d?un mécanicien tchécoslovaques de l?usine de la marque CZ.

Dix ans en catégorie Inter, des courses dans toute l?Europe et aux USA et une tranche de vie truffée de grandes émotions, de souvenirs ineffaçables, de contacts, de solides amitiés qui durent aujourd?hui encore et d?anecdotes. A l?image de cette victoire, remportée lors d?une course à Athène, où il devint, du coup, le nouveau roi des Grecs.

Pour améliorer l?état de ses finances, Jean-Jacques Loup enseignait, en hiver.

Enduro et Paris-Dakar après le motocross

Après dix années intenses sur les circuits de motocross, il se piqua au jeu de l?enduro, une autre spécialité que lui fit découvrir Roland Huguelet. Là aussi, il connut la réussite avec un titre de champion suisse, sur une moto KTM.

Ses succès le poussèrent vers un nouveau défi. En 1983, il participa à son premier Paris-Dakar, 5edu nom, en compagnie de son pote Urbain Delacombaz. Une course qui convenait parfaitement à son style, endurant et volontaire. Aujourd?hui encore, il reste le meilleur Suisse, version moto, de ce rallye-raid éprouvant; 1erde sa catégorie, il a reçu une coupe des mains de l?organisateur Thierry Sabine, tragiquement décédé en 1986.

Ses deux autres participations au Dakar, en 1984 et 1985 furent moins heureuses, avec un bris de moteur et des accidents dont un nécessita son rapatriement par voie aérienne. Restent la séduction de l?Afrique et une forte identification à ses mystères.

Parlons aussi de sa vie professionnelle, plus «tranquille» sur le plan physique, mais néanmoins riche sur le plan des activités.

L?ouverture de son magasin de sport à Payerne en 1975, rue de la Boverie, puis sous les arcades et enfin à la place de la Concorde où il est encore aujourd?hui, en partenariat avec le groupe Intersport.

Part belle au cyclisme

Très actif dans le monde du cyclisme, Jean-Jacques Loup a toujours été importateur et distributeur exclusif pour la Suisse de produits haut de gamme (vélos et accessoires de marques réputées).

Il est à l?origine de la création d?une équipe cycliste d?amateurs-élite, de 1978 à 1995, avec la découverte de coureurs prestigieux tels que Dufaux, Zülle, Boscardin, et de deux équipes professionnelles suisses, PMU Romand/Loup Sport en 1996 (pour prouver qu?on peut aussi réussir avec peu de moyens financiers), avec Armin Meier, champion suisse et maillot jaune du Tour de Suisse, puis de Post Swiss Team entre 1997 et 1999, qui laissa des victoires d?étapes aux Tours de Suisse et d?Espagne, avec Markus Zberg et Niki Aebersold, notamment.

En 2000-2001, Andy Rihs l?engagea comme manager et directeur sportif de l?équipe Phonak, avant les affaires qui aboutirent à la fin de cette équipe. En 2002, directeur sportif de l?équipe française Oktos, victoire en solitaire de l?inconnu Edy Lambo de la 1èreétape du Tour de Suisse et premier maillot jaune. Un épisode qui fait partie des émotions fortes de la vie de Jean-Jacques Loup.

Aujourd?hui, il est mandaté par la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun (SNH) pour monter une équipe professionnelle dans ce pays. Retour à la case «Afrique» et nouveau grand défi afin de mettre en place à court terme une équipe performante. Jean-Jacques Loup doit s?occuper de fournir le matériel, de recruter, d?entraîner les coureurs et de structurer l?équipe en vue de concourir cette année encore.

Sur le plan familial, notre sportif est marié à Michelle. Il l?a connue alors qu?elle était institutrice à Montmagny. Elle est son efficace collaboratrice et elle le seconde dans ses affaires. Le couple a élevé deux charmantes filles, Natacha, qui travaille au magasin de sport et Carine, gouvernante d?hôtel responsable au Gstaad Palace.

Toujours à la recherche de l?inédit, Jean-Jacques Loup fut aussi l?infatigable organisateur de nombreux combats professionnels de boxe et d?un mémorable gala Patricia Kaas, en 1990, à la Halle des fêtes de Payerne, transformée pour l?occasion en salle de concert.