Cambriolés pendant un enterrement

CRAPULEUX Les deux maisons des fils d’une défunte ont été cambriolées durant son enterrement. La famille a choisi de témoigner pour éviter à d’autres une telle mésaventure, même si le lien n’est pas confirmé par la police cantonale vaudoise.
«On m’a dit qu’il y a une cinquantaine d’années, à chaque enterrement dans un village, les familles faisaient en sorte de faire surveiller leur ferme. Je me demande s’il ne faudrait pas revenir à une telle manière de faire.» Pour Christophe et Pascal, ainsi que leur famille, la vie n’a pas été tendre, la semaine dernière. Non seulement, les deux frères ont dû dire adieu à leur maman, décédée dans sa 63e?année, mais ils ont en plus constaté le cambriolage de leurs deux maisons, pendant les obsèques. Si le phénomène n’est pas nouveau, Pascal tient aujourd’hui à mettre en garde les familles touchées par un deuil de penser à la possibilité d’un cambriolage durant la cérémonie funèbre, même si le lien n’est pas confirmé par la police cantonale vaudoise (voir encadré).
«Le cambriolage en lui-même, nous a presque paru anodin, ou du moins futile, par rapport à la douleur que nous vivions, poursuit l’enseignant. Finalement, ce sont des vitres cassées, des armoires ou tiroirs vidés et un peu d’argent ou des bijoux volés. Soit peu d’émotion à comparer avec la peine de perdre sa maman. Mais d’un autre côté, ce sont des gouttes d’eau supplémentaires dans un vase de la douleur déjà bien plein.» Alors que la cérémonie venait de se terminer, c’est Christophe qui a été prévenu qu’une vitre de sa maison était cassée, par sa belle-mère, alors qu’elle ramenait ses enfants de l’école. Il contacte alors la police, avant d’appeler son frère, voisin immédiat, en train d’accueillir famille et amis à la réception d’après cérémonie, pour savoir si le portail d’entrée de sa maison était resté ouvert.
La police constatera alors qu’une vitre est également cassée chez le cadet. «D’après les traces de pas dans la neige, il semble que deux malfrats ont opéré de concert, un seul pénétrant dans les maisons pendant que le second faisait le guet. Ils ont finalement commis beaucoup de dégâts par rapport à la futilité de ce qu’ils ont pu emporter», commente encore le lésé. Pascal espère désormais que les analyses ADN, collectées sur place par le sang d’un cambrioleur qui s’est blessé en brisant la vitre, permettront d’appréhender les coupables.
Responsable du service pour les Pompes funèbres générales, Martine Perrin est, pour la première fois, confrontée à un tel cas, même si elle connaissait déjà le phénomène. «Depuis qu’un cambrioleur avait été pincé il y a quelques mois, je n’avais pas entendu parler de nouveaux cas et j’avais arrêté de prévenir mes clients de cette possibilité de cambriolage, explique-t-elle, confirmant les dires de la police cantonale vaudoise. Par contre, depuis quelques années, il faut vider les urnes destinées aux cartes de condoléances le plus souvent possible, car cela arrive régulièrement que des voleurs s’en chargent, espérant y récolter un peu d’argent».